La maladie à prion est une maladie neurodégénérative chronique. Il n’existe aucun remède connu pour cette maladie, mais des recherches récentes suggèrent que la CBD pourrait offrir des avantages uniques pour son traitement. Voici comment ça marche.
Le CBD a été testé sur divers troubles neurodégénératifs, notamment : la maladie d’Alzheimer [1], la maladie de Parkinson [2] et la sclérose en plaques [8].
Les résultats positifs obtenus sur ces maladies ont amené un groupe de chercheurs à se demander si les mêmes effets neuroprotecteurs pouvaient être appliqués à un autre trouble neurodégénératif – la maladie à prions.
La maladie à prions se manifeste par une infection provoquée par une «protéine scélérate”. Si cette protéine pénètre dans le cerveau, elle provoque une réaction en chaîne qui fait muter une autre protéine vers une structure identique à celle de la version anormale.
C’est ainsi que des maladies telles que la maladie de la vache folle apparaissent – provoquant des troubles neurodégénératifs lents mais qui se généralisent au bout de plusieurs années. La maladie finit par être fatale – généralement plusieurs décennies après l’infection initiale.
Ces infections passent souvent inaperçues pendant de nombreuses années. Ce n’est que lorsque la maladie a progressé de façon importante qu’elle est diagnostiquée pour la première fois.
Le CBD agit-il contre la maladie à prions ?
Que dit la recherche ?
Puis-je commencer à utiliser le CBD dès aujourd’hui ?
Le CBD s’est récemment révélé être un traitement potentiel de la maladie à prions, grâce à un ensemble spécifique de caractéristiques inhérentes aux cannabinoïdes tels que le CBD. Les composés gras de la plante de cannabis agissent par l’intermédiaire d’un ensemble de récepteurs appelés récepteurs endocannabinoïdes, chargés de réguler l’équilibre de nos hormones, de nos neurotransmetteurs et de notre fonction nerveuse.
Les cannabinoïdes comme le CBD interagissent avec ce système pour améliorer sa capacité à contrôler des processus tels que la production de dopamine, la régénération nerveuse, l’inflammation, la fonction du glutamate et l’activité des cellules immunitaires dans le cerveau, autant de facteurs importants impliqués dans la maladie à prions.
Il n’y a presque aucune étude qui examine spécifiquement les effets du CBD sur la maladie à prions. Jusqu’à présent, nous avons trouvé une seule étude prometteuse sur ce sujet.
L’étude en question consistait à administrer du CBD à des souris infectées par une maladie à prions afin de déterminer l’effet du CBD sur leur durée de vie. Les souris ayant reçu du CBD à fortes doses, après avoir été infectées par une maladie à prions, voyaient leur décès retardé de 6%, à compter de la déclaration de la maladie, par rapport à celles du groupe témoin [3].
Les chercheurs de cette étude ont remarqué que le CBD empêchait l’accumulation d’une protéine appelée PrPres – signature de la maladie à prions. On en a conclu que le CBD peut être utilisé pour augmenter la durée de vie des personnes atteintes de cette maladie.
Cette étude était sujette à caution, comme souligné par un autre éminent chercheur, après coup.
Les souris qui ont montré une amélioration de leur état grâce au CBD ont reçu de fortes doses de CBD immédiatement après l’infection. Dans le cas de l’homme ce mode opératoire n’est pas envisageable puisque, chez lui, la maladie à prions n’est diagnostiquée qu’à un stade avancé. Au moment du diagnostic, l’administration de CBD est trop tardive.
Un autre défaut de cette étude était la façon dont les souris étaient infectées par la maladie à prions. Dans cette étude, le prion leur a été injecté. Cela modifie le développement de l’infection dans le corps.
Parce que cette maladie se développe dans le cerveau, un prion circulant dans une autre partie du corps est considéré comme pré-infectieux et aura un comportement différent d’une infection à prions dans le cerveau. La recherche sur les prions indique que le corps développe des anticorps spécifiques pour se protéger des prions qui pénètrent dans le sang [5].
Dans cette étude, seules les souris recevant de fortes doses de CBD ont montré une amélioration quelconque du point de vue de la maladie.
La dose efficace utilisée dans l’étude était de 60 mg / kg pendant 12 semaines. Cela équivaudrait à une dose d’environ 4800 mg pour un utilisateur masculin moyen (80 kg / 175 lbs).
C’est 240 ml d’une huile d’une teneur de 600 mg de CBD, une quantité déraisonnable au regard de toutes les normes. Cela représente environ huit bouteilles standard de 30 mL d’huile de CBD par dose.
Même si vous preniez un isolat de CBD, vous auriez besoin d’au moins 4800 mg pour atteindre la quantité utilisée dans l’étude, ce qui reviendrait à environ 1 300 $ par dose. Et vous auriez besoin de cette dose tous les jours pendant le reste de votre vie puisqu’il n’y a pas, à ce jour, de traitement pour la maladie à prions.
D’après les connaissances que nous avons actuellement sur la façon dont le CBD et d’autres produits associés au cannabis interagissent avec la maladie à prions, la réponse reste incertaine.
Certains aspects du CBD et d’autres cannabinoïdes suggèrent son utilisation dans la maladie à prions et les recherches préliminaires sont prometteuses. Cependant, cette recherche est loin d’être concluante. Nous n’avons pas encore prouvé que le CBD peut ou ne peut pas être utilisé pour traiter la maladie à prions.
Comme la recherche progressera au cours des prochaines années, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de toutes les mises à jour.
Les prions sont des agents pathogènes inhabituels – ils ne sont ni bactériens, ni viraux ni parasitaires. Ils ne sont pas vivants et il n’y a pas encore d’explication valable à leur existence.
Un prion est une protéine. Le mot est dérivé de l’expression “ particule infectieuse protéique”. Les protéines prions sont naturellement présentes dans le cerveau (PrPc), mais leur fonction n’est pas bien comprise. En principe, ces protéines sont solubles dans l’eau et sont absorbées par une enzyme appelée protéase dans le cerveau.
Les prions malades peuvent pénétrer dans le cerveau où ils se répliquent en transformant des prions sains en prions malades.
Ces nouvelles protéines sont résistantes à la protéase, dont le rôle est de décomposer les protéines dans le cerveau. Lorsque cela arrive, nous commençons à développer dans le cerveau des protéines « brisées » dont nous ne pouvons pas nous débarrasser. Ces protéines encombrent des zones du cerveau et comme elles n’ont rien à offrir, le cerveau, avec le temps, commence à dégénérer.
Il peut s’écouler plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes.
Les recherches initiales sur les maladies à prions ont révélé que les agents infectieux responsables étaient privés d’acide nucléique – tous les agents infectieux déjà connus, y compris les bactéries et les virus, utilisent des acides nucléiques pour se répliquer. Comme les prions n’en possèdent pas, il était difficile de savoir comment ils peuvent se reproduire dans le cerveau.
Ce n’est que plus tard que des chercheurs ont découvert que les maladies à prions étaient causées par des protéines anormales, qui se lieraient à d’autres protéines et les feraient changer de forme. Les prions déclenchent une réaction en chaîne consistant à convertir des protéines saines en protéines malades, lesquelles se propagent progressivement dans tout le cerveau – entraînant finalement des lésions étendues et irréversibles.
Avant les années 1950, nous n’avions pas la moindre idée de ce qui causait des troubles neurodégénératifs comme la MCJ. Les incidences étaient aléatoires et la progression de la maladie, mystérieuse ce qui conduisait les chercheurs à des impasses lors de chacune de leurs tentatives pour comprendre la maladie.
Au cours des années 1950, tout a changé. Des chercheurs ont identifié, dans la tribu des Fore en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une maladie présentant des symptômes très voisins de ceux de la MCJ. Il a été constaté que la maladie avait été transmise lors d’un rituel funéraire pratiqué par la tribu et comportant le cannibalisme du cerveau de membres de la tribu décédés. Les chercheurs ont remarqué que certains membres de la tribu décédés présentaient des lésions cérébrales importantes (encéphalopathie). Des prélèvements d’échantillons de cerveau ont été injectés à des singes, ce qui a provoqué des symptômes très similaires. C’est à ce stade que l’on a découvert que la maladie à prions se propageait par ingestion de matières cérébrales infectées.
D’autres interactions, plus complexes, peuvent également se produire, telles que la co-infection par un virus qui interagit de manière symbiotique avec la protéine (appelée hypothèse virino), mais cette théorie présente des contradictions qui nécessitent des recherches supplémentaires.
La cause et l’évolution de la maladie à prions font encore l’objet de nombreuses discussions au sein de la communauté médicale, mais on a progressé sur le sujet rapidement au cours des cinq dernières décennies.
On pense maintenant que la maladie à prions commence par une mutation aléatoire, qui peut ou non être transmise génétiquement. Si les prions du cerveau pénètrent dans un autre individu de la même espèce, il peut se produire une infection se propageant dans le cerveau de l’individu infecté par la protéine.
La maladie à prions débute généralement après la consommation d’aliments contaminés par la protéine anormale. Dans le sang, le prion ne représente pas une grande menace pour le corps et, dans la plupart des cas, le corps peut s’en débarrasser sans dommages.
Dans certains cas, ces prions se retrouvent dans des organes tels que la rate, les neurones périphériques ou le cerveau où ils peuvent causer de graves troubles à long terme.
En fin de compte, lorsque les protéines anormales se répliquent et se propagent dans le cerveau, elles tuent les neurones, laissant de grands trous dans le cerveau, le faisant ressembler à une éponge. Le nom scientifique de cet état est l’encéphalopathie spongiforme. Pour cette raison, la plupart des prions sont considérés comme des porteurs d’encéphalopathies spongiformes (EST).
Fait intéressant, il a été montré que le CBD ralentissait la progression de plusieurs de ces maladies neurologiques.
Des protéines anormales dans le cerveau sont dévastatrices à long terme, entraînant des déficits neurologiques évolutifs, la perte du contrôle musculaire et la mort.
La maladie à prions est une maladie contagieuse, incurable et dégénérative. Nous avons des médicaments pour traiter les symptômes, mais actuellement, rien ne peut guérir la maladie – y compris le CBD.
Il n’y a pas de traitement pour la maladie à prions, mais il y a des médicaments anti-prions dans le pipeline [6] :
Le CBD peut ralentir la progression de la maladie et augmenter la durée de vie des personnes atteintes d’environ 6% [3].
Malheureusement la maladie à prions reste un mystère et il y a peu de recherches sur les possibilités de traitement efficace de la maladie. À ce jour, une seule étude a mis en évidence le rôle potentiel que le CBD pourrait jouer dans la progression de la maladie.
Cela dit, le CBD peut ralentir la progression d’autres maladies liées au repliement des protéines non-prions, telles que la maladie d’Alzheimer [9], la maladie de Parkinson [10] et la maladie de Huntington [11].
Les bienfaits du CBD proviennent de son rôle protecteur sur les neurones, et de sa capacité de diminuer la neuroinflammation et les dommages oxydatifs – deux des principales causes de destruction résultant de la maladie à prions.
Malheureusement, peu de recherches sont disponibles sur le rôle du CBD ou d’autres cannabinoïdes dans la maladie à prions. La seule étude que nous ayons actuellement est une étude portant sur des animaux, des souris infectées par la tremblante. Les résultats de l’étude ont montré une augmentation de 6% de la durée de vie des souris ayant reçu de fortes doses de CBD immédiatement après l’injection de prion [3].
Les effets positifs du CBD sur d’autres maladies neurologiques causées par des protéines mal repliées comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Huntington et la maladie de Parkinson suggèrent également un bénéfice potentiel apporté par cet important phytocannabinoïde pour les maladies à prions.
Les progrès récents nous ont permis de cloner le gène responsable de la production de prions chez la souris, nous donnant ainsi les outils nécessaires pour étudier la maladie plus en détail. Espérons que d’autres recherches seront menées sur l’utilisation du CBD pour la maladie à prions dans un proche avenir.